Sur le site du Tomorrowland Winter, on peut découvrir une rubrique "Soyez Eco-Responsables : prenez soin de la Mère Nature". Le collectif qui pointe depuis maintenant plusieurs semaines l'impact écologique associé au festival se serait-il fourvoyé ? L'Alpe d'Huez serait-elle en réalité hôte d'un festival hautement vertueux ?
😅 Nous sommes dans un première temps rassuré·es d'apprendre que le recyclage est réalisé sur le site du festival, que des gobelets réutilisables existent et qu'il n'est pas souhaitable d'y jeter ses mégots par terre.
🤔 Nous sommes ensuite interpellé·es par ce conseil (venant après celui de limiter la durée des douches) : "faire des bagages légers est tellement plus facile et meilleur pour l'environnement car vous consommez moins de carburant". Cela nous semble hautement négligeable au regard de la masse d'un véhicule (et encore plus au regard de l'impact du festival) mais, après tout, pourquoi pas !
😵 C'est en tombant sur le conseil "privilégiez un mode de transport durable" que nous comprenons que derrière ces éléments se cache en réalité une vraie mascarade. L'organisation ne masque pas sa volonté d'attirer une clientèle internationale : en 2023, environ un·e festivalier.e sur deux venait de l'étranger (20% "du bout du monde" !). Cette stratégie a pour conséquence un coût écologique dramatique : plusieurs milliers de tonne équivalent CO2 rien que pour les vols en avion. Le Tomorrowland a également largement proposé et promu le système de "party flight", ces vols en avion festifs aux couleurs du Tomorrowland acheminant les festivalier·es de Bruxelles.
Tomorrowland Winter dit "s'engager à créer un monde stable et durable pour les générations à venir" afin de "vivre en harmonie dans les montagnes et respecter notre mère la nature". C'est une intention qui, au delà d'être louable, est indispensable dans le contexte écologique actuel. Mais tant que le festival continuera à inciter largement une clientèle internationale à se déplacer, les vols en avion continueront à faire exploser le bilan carbone du festival. Au lieu de s'attaquer au cœur du problème, Tomorrowland cherche à verdir son image pour continuer, comme avant, le tout dans un environnement inadapté à ce type d'évènement. Sans changement structurel de Tomorrowland, l'essentiel du problème demeurera.
Rappel : le transport des festivaliers est le principal poste d'émissions d'un festival.
Illustration du "deux poids, deux mesures" dans la vidéo de France 3 :Tomorrowland Winter : "C'est écologiquement aberrant", un collectif veut faire annuler le festival organisé en montagne